“Moi, Gisèle” : l'éveil d'une future militante
Moi, Gisèle, de Sandrine Bonini et Annick Cojean retrace l'enfance de Gisèle Halimi, avocate et militante féministe. À travers des anecdotes illustrées, l'ouvrage dévoile les premières révoltes d'une fillette contre les injustices, préfigurant ses combats futurs pour les droits des femmes.
Par Amandine Gombault
Dès ses neuf ans, Gisèle Halimi manifeste un esprit indigné face aux inégalités. L'album présente une dizaine de saynètes où la jeune Gisèle conteste les normes imposées, qu'il s'agisse des tâches ménagères réservées aux filles ou des obligations religieuses. Son sens aigu de la justice la pousse à des actions audacieuses, comme une grève de la faim pour protester contre le traitement inégal par rapport à ses frères. Ces récits, inspirés de faits réels, illustrent comment son enfance a façonné son engagement ultérieur en tant qu'avocate et militante.
Le style graphique de Sandrine Bonini, utilisant principalement le noir, le rose et l'orange, confère à l'ouvrage une énergie vibrante. Les illustrations dynamiques capturent l'effervescence et la détermination de la jeune héroïne. Les dialogues, mêlés à des encadrés reflétant les pensées contestataires de Gisèle, rendent la lecture immersive et engageante.
Un petit avocat, personnifié en compagnon fidèle, accompagne Gisèle dans ses réflexions, ajoutant une touche ludique à l'ensemble.
La collaboration avec Annick Cojean, grand reporter au Monde et amie de longue date de Gisèle Halimi, apporte une profondeur supplémentaire au récit. Une postface éclaire le parcours de cette femme d'exception, offrant aux jeunes lecteurs un contexte historique et inspirant.
Cet album, destiné aux enfants dès 8 ans, est une invitation à questionner les normes établies et à célébrer la détermination à défendre ses convictions.
En somme, Moi, Gisèle est un hommage vibrant à une figure emblématique du combat pour l'égalité, présenté de manière accessible et inspirante pour les jeunes générations.
Moi, Gisèle, de Sandrine Bonini et Annick Cojean, 17, 50 ans, éditions Grasset.
